Sabrina Bresson, spécialisée en sociologie urbaine et sociologie de l’habitat, se penche sur notre dossier du mois autour des nouvelles formes d’habitat. Si elle voit dans les projets d’habitats collectifs une réponse à plusieurs enjeux de société, notamment en termes d’accès au logement et de mixité sociale ou intergénérationnelle, elle alerte sur plusieurs limites, dont les risques de gentrification.
Vous présentez votre travail de recherche comme portant « sur les expériences d’habitat « alternatif » (écohabitat, habitat participatif, communautaire, mobile, etc.) ». Qu’entendez-vous par habitat communautaire ?
C’est l’idée de l’habitat partagé par une communauté d’habitants, quel que soit les valeurs revendiquées du groupe. Je pensais à toutes les formes d’habitats partagés qui ont été qualifiés parfois de communautaire dans les années 60/70. Idée d’une communauté de gens qui se ressemblent et se mettent ensemble. C’est vrai que dans le contexte culturel français le terme communauté est clairement connoté négativement, car on vit dans un modèle d’idéal républicain censé être égal. Mais il existe des communautés et ce n’est pas négatif, on y partage des valeurs, des pratiques, des représentations. Quand je parle d’habitat communautaire, ce sont des gens qui veulent vivre de la même manière dans le même espace de vie. Pour caricaturer, ça renvoie dans les années 60/70 aux communautés hippies.
Aujourd’hui les personnes qui décident de vivre ensemble ont les mêmes modes de vie j’imagine, ou au minimum partagent les mêmes valeurs, donc on peut aussi dire communautaire non ?
On utilise très peu ce terme en français, en anglais beaucoup plus. Je fais partie d’un réseau international qui travaille sur les questions d’habitat, ils disent « collaborative house », et parfois ils parlent de « community », et un des mouvements qui fonde ce que les anglais appellent le co-housing, s’appelle les « intentional community ». C’est vraiment l’idée que intentionnellement, on vit ensemble car on a les mêmes manières de vivre et qu’on se regroupe pour les partager. C’est vraiment une question de terminologie et de contexte culturel. C’est vrai qu’en français on a un peu peur du mot communautaire car ça renvoie à la religion et ses dérives mais dans le monde anglo-saxon, cette idée de communautés peut être perçu très positivement. Pour avoir aussi travaillé au Brésil, de la même manière, ils utilisent beaucoup ce mot pour désigner des logiques de quartier.
Dans le cas de l’habitat participatif, ça renvoi à une communauté d’idée. Après, vous m’auriez interrogé il y a dix ans sur l’habitat participatif en France, j’aurais dit que c’était normatif. Des gens qui se ressemblent et qui se mettent ensemble car ils partagent les mêmes valeurs, issus des mouvements écolos, citoyens. Des gens qui se retrouvent autour d’une association de parents d’élèves ou de déplacement à vélo. C’est très cliché mais c’était un peu comme ça. On pouvait parler de communauté qui se retrouvent autour d’une idéologie commune. Aujourd’hui je pense que ça a changé car on a de plus en plus de projet d’habitat participatif qui se font dans le cadre du logement social, et donc qui mélangent beaucoup plus différents profils. C’est l’objet du dernier article que j’ai écrit pour une revue anglaise que je vous ai envoyé, « est ce que l’habitat participatif peut faire de l’inclusion sociale ? ».
On pourrait se dire que la crise du Covid va développer ce type d’habitat, pour différentes raisons comme ne pas habiter seul, notamment chez les personnes âgées. Mais vous dites que le « coût social » qu’implique l’habitation dans ce type de logement, en termes de ressources culturelles, d’engagement et de temps, exclut presque mécaniquement les populations les plus fortement affectées par les crises (p. 117). Ils sont donc réservés aux classes moyennes et supérieures ?
Cet article a déjà 4/5 ans. Ce qu’on observait c’était des classes moyennes supérieures, avec un capital culturel élevé. Les gens n’étaient pas très riches, ils voulaient se loger à moindre coût, mais ils avaient les moyens de réfléchir à d’autres formes d’habitats que la location ou l’accession à la propriété. Ils avaient les moyens de passer des heures à remplir des dossiers et passer du temps en réunion avec les institutions et les collectivités locales pour demander des aides, ils avaient des ressources culturelles pour monter ces projets, car il y a 5/6 ans, ils étaient très long à voir aboutir.
Aujourd’hui, je dirais que ça a changé. Le tournant se situe autour de 2017. Un certain nombre d’organismes HLM ont fondé un réseau (il y a de nombreux réseaux autour de l’habitat participatif : les associations d’habitants, les professionnels comme les architectes et les assistants à maîtrise d’ouvrage, celui des collectivités qui s’engage en faveur de ce type d’habitat et maintenant celui des organismes HLM) qui s’engage à développer dans le cadre de leur nouveau projet de l’habitat participatif dans le cadre de l’habitat social. Cela change la donne, ça reste une logique minoritaire, mais ça ne relève plus de petits groupes d’entre-soi qui se mettent ensemble car ils ont le même projet de vie. On est dans le cadre d’un opérateur HLM qui décide de mettre en place ce type de projet et va recruter des habitants pour le mettre en œuvre. C’est plus ouvert du point de vue de l’adhésion au projet, ils peuvent recruter des personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs par exemple. Pour moi c’est un tournant.
Comment ça se passe pour mettre un place un tel projet ?
Ils font de l’accession sociale à la propriété. À Toulouse je me souviens d’une opération où c’était comme ça. Ce sont des programmes qui permettent à des gens aux revenus moyens d’accéder à la propriété dans le cadre du logement social, donc soumis à des niveaux de revenus. Mais il y a aussi des situations avec des programmes mixtes, d’un côté, une partie vente et de l’autre, locataire. C’est le cas de l’opération un peu emblématique du Village vertical à Villeurbanne, c’était avant que les organismes HLM se lancent là-dedans (enfin les quelque-uns qui se sont lancés). C’est un groupe d’habitant qui a monté le projet, ils voulaient faire une coopérative d’habitant qui s’est associée à un bailleur social pour avoir un montage financier plus facile. Aujourd’hui, le Village vertical c’est un bâtiment où la moitié est réservé à la coopérative d’habitant et l’autre moitié aux locataires HLM (c’est peut-être 1/3-2/3 je ne sais plus).

À Toulouse encore une fois, il y a autre exemple avec une coopérative d’habitant à l’origine du projet. Ils ont mis en œuvre un partenariat avec un bailleur local investi sur les questions de participation des habitants. Ils ont créé leur immeuble dans un projet qui comprenait quatre bâtiments avec en partie de l’accession à la propriété et de l’autre de la location HLM. Ça permet d’avoir des opérations mixtes qui peuvent par ailleurs poser des problèmes car ce n’est pas simple la mixité. Avant que les organismes HLM ne s’intègrent dans ces projets, c’était beaucoup d’entre-soi, sans trop de mélange social.
Quand le logement participatif prend cette forme, est-ce qu’on retrouve les codes habituels, à savoir des parties communes choisies par tous et pour tous ?
Pas toujours, c’est là où le bas-blesse. Dans le cadre du Village vertical, la partie coopérative partage certains espaces communs, je sais qu’ils ont une chambre d’amis, mais elle n’est pas partagée avec les locataires HLM d’à côté. Dans le cadre de l’opération à Toulouse, comme c’est à l’échelle de plusieurs bâtiments, je sais que celui de la coopérative d’habitant a des espaces communs (ateliers, chambre d’amis) et ils ont des espaces partagé à l’échelle des immeubles, discuté avec le bailleur et les habitants, mais ce n’est pas toujours le cas.
Donc c’est moins la volonté de vivre en communauté que de payer moins cher son logement ?
Non, ce n’est pas forcément moins cher. Je n’ai pas suffisamment creusé cette question du coût, mais rien ne prouve que ce type de logement soit moins cher. Il faudrait faire une enquête très poussée, mais je n’ai rien qui me pousse à dire ça, ce n’est pas quelque chose qu’il faut retenir. Après, peut-être qu’à coût égal, la qualité du logement est meilleure, mais ça aussi il faudrait le vérifier, les critères de qualité c’est assez subjectif. Par contre, la notion de partager quelque chose est quand même bien ancrée. Même dans les cas où les gens ne se connaissaient pas auparavant et n’étaient pas dans la logique de monter un groupe d’habitat participatif, il y a un discours des habitants qui s’engagent sur le fait que c’est une manière de favoriser les contacts de voisinage, de partager des choses. Souvent les personnes disent « On connaît nos voisins », il y a l’idée que quel que soit le type d’initiative, qu’elle vienne des habitants ou des organismes HLM, les habitants qui choisissent d’habiter dans ce type de projet ont un discours autour de la qualité des relations avec le voisinage. Donc il y a quelque chose autour du vivre ensemble.
Vous dites que l’habitat participatif se développe plus dans les grandes villes car accès au logement est plus difficile et qu’il a une plus forte tradition militante locale avec des mouvements politiques alternatifs (p. 32). Les villes de Strasbourg et Grenoble développaient déjà pas mal ce type d’habitat, est-ce qu’avec les dernières élections municipales, on peut penser que les mairies vertes vont tendre vers la promotion de l’habitat participatif ?
C’est vrai que je n’y avais pas pensé pour les dernières élections, mais c’est bien possible. Ce qu’on observe en France, c’est que pour des raisons différentes (car à Grenoble et à Strasbourg la culture militante est très différente), les contextes où se sont développés l’habitat participatif sont issus d’un terreau culturel qui permet de développer cet habitat.
À Grenoble, il y a un vrai terreau militant de gauche, un peu alternatif comme les groupes d’actions municipaux dans les années 60, très ancrés dans cette idéologie. À Strasbourg, c’est différent, il y a une proximité avec l’Allemagne et les éco-quartiers allemands qui se sont développés sous des mairies écologistes, qui sont des modèles pour la France. Si on regarde, même à l’échelle internationale, quand ces projets se développent et que les collectivités s’investissent, c’est très souvent porté par des élus écolo. On peut se dire que les quelques grandes villes nouvellement vertes, ça va jouer et qu’il y aura des projets de ce type.
« Les contextes où se sont développés l’habitat participatif sont issus d’un terreau culturel qui permet de développer cet habitat. »
Sur la question des grandes villes, c’est une question de coût. Le marché immobilier explose dans les grandes villes françaises. L’idée, ce n’est pas forcément d’accéder à des logements à moindre coût, mais que à coût égal, la qualité du logement va être bien meilleure. Notamment car on partage des espaces collectifs, et car la dimension participative fait que les habitants vont pouvoir choisir. Parfois ça repose sur pas grand-chose : la place d’une cloison, la couleur des murs, l’organisation du hall d’entrée. Mais c’est important d’avoir la sensation de pouvoir choisir. Dans certaines opérations c’est carrément du sur-mesure. À coût égal, par rapport à l’offre privée, c’est quand même plus attractif car il y a davantage de choix.
Cet habitat semble présenter plusieurs avantages : régulation de la spéculation foncière, augmentation de la qualité architecturale et environnementale des bâtiments, attractivité pour les classes moyennes et les cadres, limitation des inégalités en termes d’accès au logement , mixité sociale et intergénérationnelle… Mais vous pointez une limite, la gentrification. Pourquoi ?
Pour la raison que je citais tout à l’heure quand on parlait de la mixité sociale ou du fait que ces logements étaient réservés à une classe favorisée. Il y a un certain nombre d’opérations au début des année 2000/2010 qui sont portées par ces classes sociales favorisées, encore une fois au niveau culturel. Quand on regarde le processus de gentrification, il commence toujours comme ça. On a des artistes ou des gens au capital culturel élevé qui s’emparent de quartiers où le prix de l’immobilier n’est pas cher, et progressivement, ça attire des personnes plus riches.
C’était l’hypothèse que je faisais car effectivement, dans l’habitat participatif on avait ce type de population. Il y avait plusieurs exemples où les habitants revendiquaient un certain nombre de chose autour de la mixité et cherchaient des terrains. C’était aussi intéressant pour les collectivités si elles arrivaient à faire une petite opération de 10/15 logements avec des bobos au milieu d’habitats sociaux, ça va attirer d’autres gens et faire de la mixité sociale (en caricaturant). J’ai vu des opérations où des gens récupéraient des terrains proches du centre-ville dans des quartiers populaires où il y avait des classes sociales assez favorisées, donc je faisais cette hypothèse de la gentrification. Mais c’était il y a quelques années, aujourd’hui cet habitat se développe dans un autre contexte, donc je ne sais pas, ce n’est pas blanc ou noir. On ne peut pas dire que l’habitat participatif va faire de la gentrification, dans certains cas c’est sûr que ça va en faire, et d’ailleurs ça a été la limite.
A Strasbourg ils l’ont très vite compris. En voulant développer ce type d’habitat sous l’influence d’un élu écolo, ils ont commencé par faire des appels à projet en mettant à disposition des terrains pour que les habitants proposent des projets participatifs. Dans le premier appel à projet, une seule opération a abouti, puis dans le deuxième pareil et l’opération en question c’était un tout petit terrain, une dent creuse dans le centre-ville de Strasbourg et c’était un groupe de quatre ménages d’architectes qui ont fait le projet. Donc vous voyez bien, vous filez des terrains à des archi pour qu’ils s’implantent dans le centre-ville, ce n’est peut-être pas ça le sens de l’habitat participatif. Donc ils ont assez vite changé leur manière de consulter la population et de faire ces appels à projets. Ils ont essayé de modifier les critères des dossiers pour pouvoir ouvrir davantage à d’autres catégories de population. Même si on n’était pas dans un processus de gentrification, on favorisait les classes sociales plutôt privilégiées.
Comment ça se passe dans le monde, je sais que dans les pays frontaliers il y a pas mal d’habitats participatifs, et tout à l’heure vous m’avez parlée du Brésil…
Je connais surtout la situation européenne, mais j’aurais tendance à dire que oui ça se développe. Après, le terme ce n’est pas se développer, si on regarde bien ce type d’habitat a toujours existé, y compris dans l’histoire française, c’est plutôt des formes de réactualisation de mode de vie plus collectif. En Europe on voit que ça se développe depuis longtemps dans les pays du nord, où il y a plus cette tradition de la coopérative d’habitant. C’est le cas en Allemagne, au Danemark, dans toute la Scandinavie (où ce n’est pas forcément des coopératives mais la culture de l’habitat participatif est plus forte).
Je ne connais pas vraiment les États-Unis, mais dans le monde anglo-saxon, en Grande Bretagne, il y a aussi des opérations assez récentes. Ça a suivi le même schéma que la France, avec un développement ces dernières années.

J’ai une étudiante qui a fait son mémoire de master en Australie, et elle montre qui a de nouvelles opérations de ce genre alors que là-bas la culture de l’habitat individuel est très forte. Dans ce cas, c’est pour des questions d’inflation immobilières et de valeurs environnementales. Les australiens ont la culture de la maison individuelle donc ils s’étalent. Des groupes d’habitants et des architectes se développent pour voir comment ils peuvent réduire les coûts du logement avec une qualité de vie plus importante et plus écologique.
Et au Brésil, le contexte est complètement différent. La coopérative est très développée. C’est lié au contexte culturel local, ils sont habitués à vivre en communauté donc ce n’est pas nouveau. Puis, avec toutes les difficultés sociales qu’on connaît au Brésil, c’est aussi une manière de se protéger, de vivre ensemble, réduire les coût avec une communauté d’appartenance qui se protège socialement. Ce n’est pas récent au Brésil.
Est-ce que si en France le logement participatif ne s’est pas tant développé c’est parce que notre mentalité a été longtemps dans une logique de “tous propriétaire”, avec des habitations personnelles, une bonne politique HLM qui a influencé les gens à louer individuellement ?
C’est une question très politique. Les coopératives d’habitants en France ont existé jusqu’en 71, dont certaines dans la logique de l’habitat social. Et puis en 71, la loi Chalandon interdit les coopératives d’habitants, il promeut les chalandonnettes, des petites maisons individuelles à 100 000 francs. C’est la promotion de l’accès à la propriété individuelle. En parallèle, une politique de logement social pour les plus pauvres se met en place. Alors que jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’idée du logement social c’est de loger les pauvres, après la guerre, l’idée c’est de loger tout le monde, y compris les classes moyennes. Donc pendant les 30 glorieuses beaucoup de monde passe par le logement social. C’est les politiques des grands ensembles, on construit partout, etc. Après les 30 glorieuses, les classes moyennes quittent le logement social pour aller vers le pavillon typique français et accéder à la propriété. Il y a vraiment cette politique volontariste d’accès à la propriété, qui va privilégier les classes moyennes mais qui va paupériser le logement social. Et on se retrouve dans la situation qu’on connaît, avec les populations les plus pauvres dans ces habitations.
Entre location HLM et accès à la propriété, il n’y a pas d’autre alternative en France. Vous pouvez toujours être locataire du privé, mais ça reste la minorité. On n’a pas de troisième voie, c’est pour ça qu’on l’a attribué au logement participatif quand on l’a vu re émerger. L’idée de n’être ni locataire HLM ni propriétaire, et qu’on peut faire autrement. C’est l’idée que porte le mouvement coopératif.
Il y a deux mouvements dans habitat participatif du point de vue de l’accès au logement : mouvement coopératif, qui remet en cause la propriété et l’individualité du logement, c’est la coopérative qui est propriétaire du logement et les habitants sont adhérents de la coopérative, donc c’est une forme de propriété collective. C’est un mouvement fort représenté par l’association Habicoop. Mais en parallèle, il y a un mouvement plutôt basé sur modèles d’éco quartier allemands, basé sur l’autopromotion. L’idée qu’on peut promouvoir collectivement le logement, on se met ensemble et on est promoteur de son propre ensemble de logement. Une fois que l’ensemble est construit, on tombe dans le modèle de la copropriété banale.
Est-ce que la rénovation est aussi un enjeu d’avenir pour l’habitat participatif ?
Ça ne se développe pas beaucoup. J’ai vu des exemples de groupe d’habitants qui récupèrent des bâtiments anciens et qui les rénovent eux-mêmes. Comme quand vous achetez une maison pour la retaper, sauf qu’ils le font à une échelle plus importante. Ça se voit plutôt en milieu rural, ils achètent de grandes propriétés pour y vivre à plusieurs ménages. Mais je l’ai aussi vu en ville et à Grenoble notamment. Sept ménages ont récupéré un ancien bâtiment institutionnel dans le centre pour y vivre, ils partagent des espaces, etc.
Il y a aussi un mouvement que je connais moins bien, d’auto réhabilitation dans le monde HLM, mais ça reste à l’échelle des ménages. Ils participent à la réhabilitation de leur futur logement et ça diminue leur charge ou loyer. Mais ce n’est pas forcément des mouvements très collectifs ni très initiés par les habitants.
Pensez-vous que le sujet va continuer d’évoluer dans les prochaines années ?
Ce qu’il faut peut-être retenir, c’est que ça change assez vite. J’ai commencé à regarder ces questions d’habitat participatif dans les années 2010, au renouveau du mouvement, et en dix ans ça a considérablement changé. Des choses que j’ai écrites ont changé, et notamment je pense que la question de l’implication des bailleurs sociaux est un tournant. Pour l’habitat participatif mais aussi pour les pratiques collaboratives dans l’habitat, ça va au-delà de l’habitat participatif. On voit des bailleurs qui réfléchissent à mettre en œuvre des modes de gestions de l’habitat social plus collaboratif. Les gens rentrent dans le logement social de manière classique, mais après sur la gestion quotidienne des logements et des espaces communs, il y a beaucoup de réflexion de la part de certains bailleurs pour les faire participer.