Épisode 19 : Besançon lutte contre les déchets avec le compostage

À Besançon et dans toute la région, le Sybert, un syndicat mixte regroupant 165 communes et 225 000 habitants, mène une politique globale de réduction des déchets. Entre 2009 et 2016, le poids des ordures ménagères résiduelles du territoire est passé de 217 à 150 kg/an/hab, soit une réduction de 30%. Pour ce faire, le Sybert encourage largement le compostage, en subventionnant l’achat de composteur pour les maisons individuelles, et en installant tout le matériel nécessaire au pied des habitations collectives. Des associations et des employés de la ville accompagnent les volontaires. Le compost ainsi créé est utilisé par les habitants ou pour les jardins de la ville. L’objectif du Sybert est de réduire le poids des déchets de 30% supplémentaires d’ici 2022.

  • L’élue présente son initiative

     Claudine Caulet, élue au conseil municipal de Besançon et vice-présidente du Sybert

    « Le constat est ancien. On a fait une caractérisation des ordures ménagères des Bisontins, et il y avait 67 kg de biodéchets par an et par foyer. On s’est dit qu’il y avait matière à progresser de ce côté-là. D’autant plus que brûler des biodéchets, c’est brûler quelque chose qui contient 90% d’eau : ça n’a pas tellement de sens… L’idée était donc de sortir un maximum de matières organiques des ordures ménagères résiduelles.

    Alors, dès 1990, on a commencé à travailler sur le sujet avec la vente de composteurs pour les familles vivant dans les habitats individuels. On est un syndicat de traitement regroupant milieu urbain et milieu rural. L’idée était donc de proposer des composteurs à bas coûts pour les habitants de maisons individuelles. Depuis 1990, on a dû vendre plus de 20 000 composteurs. Aujourd’hui c’est davantage du renouvellement, mais on a équipé un grand nombre de foyers en composteurs.

    On a commencé par l’habitat individuel. Le cran suivant a été de proposer des solutions de compostage pour les gens vivant en milieu urbain et en bâtiments, avec deux variantes. D’un côté le compostage en pied d’immeuble, où on propose des batteries de compostage à des gens vivant en co-propriété et qui souhaitent gérer leurs biodéchets, sachant qu’ils sont accompagnés par une association. De l’autre, pour le milieu urbain dense, on propose des chalets de compostage dans les quartiers, où ils peuvent amener leurs biodéchets. »

  • Quel impact sur le territoire ?

    Grâce à son initiative, la mairie de Besançon a fait passer la quantité de biodéchets dans les poubelles de ses habitants de 67 kg à 36 kg par an et par foyer. Au total, entre 2009 et 2016, le poids des ordures ménagères résiduelles du territoire est passé de 217 à 150 kg par an et habitant, soit une réduction de 30%. L’objectif est de réduire le poids des déchets de 30% supplémentaires d’ici 2022.

  • À savoir avant de dupliquer l’initiative

    Le fonctionnement sur la base du volontariat peut entraîner beaucoup de turnovers dans les pieds d’immeubles, en raison du nombre importants de locataires. Cela nécessite donc une sensibilisation et un accompagnement permanents.
    Pour les maisons individuelles, les composteurs sont achetés 60€ par la ville, et revendus avec une subvention de l’ordre de 20€. Un chalet coûte entre 8 000 et 10 000€ à installer, avec une petite difficulté qui peut intervenir : il faut une autorisation de la mairie, et dans le cas de Besançon, l’ensemble du centre-ville est en secteur sauvegardé, ce qui crée des contraintes architecturales et patrimoniales.

Jusqu’à la fin des élections municipales, Impact(s) fait le Tour de France à la recherche d’initiatives d’élus locaux ayant eu un impact positif sur leur territoire.

Des reportages constructifs pour inspirer les candidats et créer des ponts avec les citoyens.