Épisode 13 : Un cimetière naturel pour une dernière demeure écologique à Niort

Depuis 2014, Niort possède un « cimetière naturel ». Son objectif ? « Démontrer par l’exemple qu’un cimetière peut être un espace de nature. » Dans ce lieu peu commun, les cercueils sont enterrés directement dans la terre et sont recouverts de végétaux. En plus d’être écologique, ce cimetière nouvelle génération coûte moins cher à la fabrication et à l’entretien.

  • L’élue présente son initiative
    Eve-Marie Ferrer, du bureau d’études paysager de la Ville de Niort

« Les cimetières sont des lieux où l’empreinte écologique est énorme. Les usagers ne supportent plus la vue d’une herbe qu’ils perçoivent comme une menace et une atteinte au respect de leurs défunts ; et comme tout ce qui touche à la mort est tabou en France, ce qu’il s’y passe est méconnu du grand public, à savoir la pollution de l’air, des sols et des eaux…

Nous avons donc fait l’inverse de ce qui se fait. Nous avons voulu que le lieu choisi, qui est un jardin à l’origine, garde son caractère de jardin. Nous avons fait très peu de choses. Tout était là. La parcelle était déjà très belle. Nous avons juste dû tracer des allées. Notre concept, c’est d’essayer de réduire l’impact environnemental au maximum. Il n’y a pas de caveau en béton. Les cercueils sont en matériaux bruts et ils sont mis directement en terre. Tous les matériaux sont bio-dégradables. Il n’y a pas de plaques en granite. Les familles peuvent en revanche planter ce qu’elles veulent. Nous les orientons vers des végétaux champêtres. Ensuite tout le monde a la même pierre en calcaire. La famille peut y faire graver ce qu’elle veut. »

  • Quel impact sur le territoire ?

Le cimetière écologique de Niort est un très beau jardin, un lieu de recueil et de contemplation très calme, très doux, où les habitants viennent volontiers se promener et pique-niquer. « Nous avons pu montrer qu’une autre voie est possible, le changement et l’ouverture des mentalités sont en cours. Cela ne coûte pas plus cher qu’un cimetière classique au contraire, et cela ne demande que très peu d’entretien », pointe Eve-Marie Ferrer.

  • À savoir avant de dupliquer l’initiative

La construction du cimetière a coûté à la ville 50 000 € environ, pour la fourniture de matériaux essentiellement (métal pour les sculptures, bois pour les clôtures, paillage pour les massifs), sachant que la mise en œuvre a été effectuée en majeure partie par des agents municipaux. Beaucoup de matériaux ont aussi été récupérés dans les dépôts municipaux : pavés, dallages, arbres et arbustes issus de friches et transplantés. La ville souligne des coûts moins élevés qu’un cimetière classique, en raison notamment de l’absence d’allées en béton et un entretien dérisoire.

Jusqu’à la fin des élections municipales, Impact(s) fait le Tour de France à la recherche d’initiatives d’élus locaux ayant eu un impact positif sur leur territoire.

Des reportages constructifs pour inspirer les candidats et créer des ponts avec les citoyens.