Pour relier un nouveau quartier au reste de son centre-ville, Brest a misé, il y a quelques années, sur un téléphérique urbain. Véritable complément de son réseau existant de bus et de trams, celui-ci a rapidement été un succès auprès des habitants… Mais il a également apporté à la ville un flux touristiques qui n’était pas prévu. Il est même devenu sur le territoire, « le seul transport en commun où touristes et habitants prennent des selfies ». Aujourd’hui, il sert d’exemple à de nombreuses villes françaises qui penchent pour cette solution longtemps mise de côté par les élus et spécialistes de l’urbanisme.
- L’élu présente son initiative
Victor Antonio, directeur des mobilités à la métropole de Brest.
« Le quartier des Capucins a été créé en 2009-2010. En 2011, nous avons commencé à réfléchir au sujet du franchissement et en 2013 nous avons commencé la phase opérationnelle. Il y a eu les différentes étapes de concertations pour définir le programme et l’enveloppe financière. Ensuite, la décision a été prise et nous avons lancé une enquête sur le code de l’environnement en 2014. Nous avons lancé les études d’avant-projet et de projet. Puis, nous avons passé un marché de conception et réalisation. Cela veut dire que nous avions dans la même équipe, le concepteur et le réalisateur. Enfin, la phase de travaux a commencé. Pendant celle-ci, nous avons préparé et formé l’exploitant de nos bus et de nos tramways pour qu’il puisse utiliser et entretenir ce nouveau système de transport urbain. Enfin, la mise en service a été réalisée en novembre 2016. Entre les premières idées et l’ouverture, il y a eu 6 ans.
L’exploitant est notre société de transport public. De ce fait, le téléphérique est utilisable avec les mêmes titres de transport. Il n’y a pas de différence de tarification entre le téléphérique et les autres moyens de transport public. À l’unité, le ticket coûte 1€55, ou 38€ par mois pour l’abonnement mensuel. Il y a certains jours où il y a un peu de queue. Il y a une forte influence autour de 13h30 – 14h, notamment à cause de la médiathèque. Néanmoins, nous avons suffisamment de réserve de capacité dans le téléphérique. Le voyage dure deux minutes et une cabine part tous les six minutes. «
- Quel impact sur le territoire ?
Aujourd’hui, 65 % des déplacements vers le site des capucins se font avec le téléphérique. En heure de pointe, on peut compter jusqu’à 50 personnes par cabine. Plus d’un million de passagers ont utilisé ce mode de transport depuis l’ouverture.
- À savoir avant de dupliquer l’initiative
Le téléphérique a coûté 19,1 million d’euros HT en investissement. Il faut compter entre 700 000 et 800 000 € pour le faire fonctionner et le maintenir toute l’année. La vraie bonne surprise du téléphérique, c’est que c’est le système de transport le moins déficitaire de la ville de Brest. En tramways, il y a un taux de couverture d’environ 50 %. Avec le téléphérique, on monte à 80 % de taux du couverture des dépenses d’exploitation par les recettes dès la première année.

Jusqu’à la fin des élections municipales, Impact(s) fait le Tour de France à la recherche d’initiatives d’élus locaux ayant eu un impact positif sur leur territoire.
Des reportages constructifs pour inspirer les candidats et créer des ponts avec les citoyens.