À voir, à lire, à écouter : lien intergénérationnel

Chaque mois, Impact(s) vous propose de (re)découvrir des produits culturels en lien avec sa thématique mensuelle. Livres, films, podcast : différents supports, différents publics.

À voir

  • Là-haut – Pete Docter (2009)

Avec ce dixième film, les studios d’animation Pixar ont mis les petits plats dans les grands. Largement inspiré par l’acteur états-unien Spencer Tracy, Carl Fredricksen est un homme âgé grincheux éreinté par les aléas de la vie, la perte de sa femme en tête. Guidé par la promesse qu’ils s’étaient fait de se rendre aux chutes du Paradis situées en Amérique du Sud (Salto Ángel), il décide de faire voler sa maison au moyen de milliers de ballons gonflés d’hélium jusqu’au lieu dit. C’était sans compter sur Russel, un jeune scout insistant qui souhaite apporter son aide au vieillard pour obtenir son badge d’aide aux personnes âgées. Le jeune garçon se retrouve malgré lui embarqué dans cette folle aventure : entre animaux fantastiques et décors vertigineux, le vieux bougon et le jeune plein d’entrain tisseront une belle amitié renforcée au gré des embûches rencontrées. 

  • Cerise de Jêrôme Enrico (2015)

Cerise (Zoé Adjani-Vallat) n’a que 14 ans et pourtant la liste de ses frasques est interminable. Fille de parents divorcés, elle arpente les rues parisiennes juchée sur de hauts talons et grossièrement maquillée, chevelure rose dans le vent. Après une énième convocation au commissariat pour un vol dans un magasin, sa mère qui en a la garde décide de l’envoyer en Ukraine où réside son père encore plus démissionnaire. Alors que la jeune fille ne pense qu’a rentrer dans la capitale française, elle se lie peu à peu avec Nina (Tania Vichkova), la femme de ménage de son père qui pourrait être sa grand-mère. Cerise, qui pense naïvement que Lénine est « un chanteur de rock brésilien », est soudain plongée au coeur de la révolution de la Dignité  (2014) durant laquelle elle réapprend à se lier avec les autres, guidée par cette babouchka (et ses amies) pleine de bienveillance et de sagesse.

  • Le roi des masques – Wu Tianming (1996)

Province du Sichuan (Chine) dans les années 30. Esseulé par la mort de son fils, Wang est connu sous le nom du Roi des masques en raison de sa maîtrise pointilleuse de l’art traditionnel du bian lian (traduit par « visage changeant »). Le vieil artiste itinérant vit sur une barque avec pour seul compagnon un singe nommé Général. Fatigué par les années qui passent et sans héritier mâle pouvant remplir les conditions de transmissions du savoir apparu durant la dynastie Yuan (1279-1368), il se rend dans un marché aux enfants pour trouver celui à qui il pourra l’enseigner. Il jette son dévolu sur Gouwa, mais se rend compte, peu de temps après, que l’enfant est en fait une fillette. Il la chasse et malgré ce rejet, Gouwa lui confère une admiration sans bornes qui les mènera parfois dans des situations périlleuses. Au-delà de l’aspect intergénérationnel, c’est aussi le moyen que trouve le réalisateur pour évoquer le sort réservé aux fillettes empreint par le poids des traditions.

À lire 

  • Ma grand-mère est une terreur – Guillaume Guéraud – 2017

Comme de nombreux enfants de son âge, Louis ne se réjouit pas de passer l’été chez sa grand-mère. Et pour cause : cette dernière habite dans la forêt et n’a même pas la télévision pour se divertir. Il va donc devoir lire et manger des soupes d’orties jusque’à ce qu’il rentre chez lui. Au cours de son séjour, le jeune garçon sera pourtant confronté à une réminiscence des idéaux politico-écolo de son aïeule de 79 ans. Opposée à la construction d’une route à proximité de son domicile, « Mémé Kalachnikov » reprend le chemin de l’activisme dès lors que les promoteurs décident de raser la forêt. Dès ce moment, les deux générations se rapprocheront ; entre éducation complémentaire et sensibilisation aux questions liées à l’environnement.

  • La grand-mère de Jade – Frédérique Deghelt – 2008

Âgée de 80 ans, Mamoune est veuve depuis trois ans. Seule dans sa ferme savoyarde, elle voit peu ses enfants. Si son fils vit en Polynésie, ses filles n’habitent pourtant pas loin. Un jour, un malaise la frappe. Ses filles prennent la décision de la placer dans une maison médicalisée, bien trop accaparées par leurs vies personnelles et professionnelles. Sa petite fille, Jade, trente ans, journaliste à Paris est révoltée par ce choix arbitraire et prend la décision d’enlever sa grand-mère. Une relation très forte se tisse rapidement entre les deux femmes qui évoquent, selon leurs expériences, les grands questionnements de la vie, sans fioritures, en toute simplicité.

  • Les encombrants – Marie-Sabine Roger  – 2007

Mais qui sont ces encombrants qu’évoque Marie-Sabine Roger jusqu’au titre de ce recueil de nouvelles ? Les encombrants ce sont ces déchets que l’on ne veut plus, qu’on stocke avant de pouvoir les jeter. Sauf qu’ici, au fil de ces sept nouvelles il s’agit de personnes âgées, impotentes pour certaines, lucides mais devenues encombrantes pour d’autres, que l’on finit par stocker dans des maisons de retraite. Le sujet, traité de manière scabreuse par l’auteure met pourtant en évidence une réalité souvent oubliée : derrière ces vieux, il y a des humains, des parcours de vie qui à leur terme sont gommés par les sociétés – sauf au moment de glorifier une centenaire. On montre alors la vieillesse sans toute la tristesse et la solitude qu’elle implique. Le schéma narratif prend le point de vue de ces personnes mais également de celles qui les accompagnent dans leurs derniers instants, notamment les soignants.

À écouter

  • La cohabitation intergénérationnelle séduit davantage les jeunes que leurs aînés – France Info

Et si la cohabitation de deux générations était, en plus d’une solution à la transmission des savoirs mutuels, la solution aux problèmes financiers des étudiants et des jeunes actifs ? Ce court podcast fait l’analyse rapide d’une étude Ifop soumise aux moins de trente ans et à leurs aînés. Depuis la loi Elan de 2018 portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, les mentalités sont en mutation bien que des facteurs tels que l’adaptation des modes de vie radicalement opposés des populations jeunes et moins jeunes restent prégnants. Un court podcast, donc, qui propose une double solution, en créant du lien intergénérationnel tout en luttant contre la crise du logement dans les grandes villes.

  • La tête au carré – Les relations intergénérationnelles – France Inter

Une guerre des générations est-elle possible ? C’est une question qui se fait de plus en plus récurrente ces dernières années ; encore davantage propulsée par l’augmentation de l’espérance de vie qui pose alors la problématique de la cohabitation des générations. Invités sur la radio publique, le philosophe Pierre-Henri Tavoillot et le sociologue Serge Guérin s’intéressent aux relations qu’entretiennent les générations entre-elles. Les vieux, les personnes âgées c’est l’histoire, c’est la transmission. Les jeunes, c’est l’avenir, l’innovation. En articulant ces deux entités et leurs capacités, il serait possible d’apprendre les uns des autres sans qu’aucun de ces deux rôles ne prenne le pas sur l’autre, entravant le lien qui pourrait en découler.