Les Français sont de vrais « viandards ». Ils en consomment en moyenne 86 kg par an et par personne. Ce chiffre à son apogée est le produit de l’après-guerre et de l’industrialisation. Pourtant, depuis les années 2000, il connaît une légère baisse (environ 12 %) qui peut s’expliquer par une prise de conscience individuelle et collective des impacts éthiques, écologiques et sanitaires de la consommation carnée.
L’élevage de bétail – et en particulier des bovins – est particulièrement nocif pour l’environnement : il produit de fortes émissions de gaz à effet de serre, engendre de la déforestation (culture du soja en Amérique du Sud destinée à nourrir les animaux) et appauvrit les sols et autres nappes phréatiques. L’aspect économique de cette industrie prend souvent le pas sur l’éthique dans une logique d’optimisation des coûts par la surproduction. Les animaux sont destinés à être mangés, le plus rapidement possible. Afin d’accélérer ce processus, ils sont gavés de médicaments qui amoindrissent la qualité de leur viande tout en créant des problèmes sanitaires nocifs sur le métabolisme humain.
Alors, un monde sans viande est-il envisageable ? Un rapport publié le 17 juin 2019 par les Nations Unies estime qu’il y aura, en 2050, 9,7 milliards de personnes à nourrir dans le monde. Deux milliards de bouches supplémentaires impliquent une recomposition du modèle de consommation actuel. En attendant cette échéance, Impact(s) vous propose quelques solutions pour ne plus consommer de viande, ou à défaut de la bannir de vos assiettes, de « mieux » la consommer.
# Le flexitarisme
Entre 2 et 3 % : voilà à quelle hauteur se situerait la proportion de végétariens en France selon plusieurs études Avant de parvenir à ce régime encore peu plébiscité, quelques alternatives s’offrent à vous. La première s’appelle le flexitarisme. Quèsaco ? Il s’agit de réduire drastiquement sa consommation de viande (rouge, blanche) et poissons en privilégiant sa qualité. Aussi, ses adeptes favorisent le retour des légumes oubliés et des légumineuses dans leurs menus. Enfin, ces consommateurs exigeants préféreront les circuits courts et les fruits de saison aux produits importés depuis le bout du monde. Non, plus de bananes antillaises en septembre ! 25% des Français se déclarent flexitariens.

# Le pesco-végétarisme
Vous voulez franchir un pas supplémentaire et éliminer la viande ? Le pesco-végétarisme est peut-être fait pour vous ! Cette appellation amphigourique vous amènera à consommer du poisson et autres cétacés, riches en vitamine B12, ainsi que des sous-produits provenant d’animaux terrestres (œufs, lait, fromage…) ; et bien sûr autant de fruits et légumes que vous le souhaitez. Attention néanmoins à ne pas consommer de manière excessive surimis, thon en boîte ou saumon fumé, ces produits étant ultra-transformés ou plus toxiques que d’autres vertébrés aquatiques.
# Le végétarisme
Ça y est ! Vous avez réussi à bannir toute chair animale de vos assiettes. Vous êtes désormais végétarien. Vous continuez cependant à manger des sous-produits issus d’animaux, toujours à dessein de réduire les différents impacts provoqués par l’industrie agroalimentaire. Vos choix s’orientent par la préférence des circuits courts et donc celui des produits de saison. En somme, mangez des fruits, des légumes, des œufs, du bleu, qu’importe tant qu’ils sont bios ou simplement locaux.
# Le végétalisme
Bien manger c’est aussi se relever les manches et se mettre aux fourneaux. Au menu, plus de chair animale ni de sous-produits issus d’animaux dans vos assiettes : vous êtes devenu végétalien. En fait, la meilleure option qui s’offre à vous se trouve dans des livres de cuisine. Cela nécessite de l’imagination mais surtout de l’organisation. Préparer sa nourriture prend du temps. Surtout si l’on souhaite continuer d’avoir une alimentation équilibrée avec un apport de nutriments suffisant. Avec l’outil Internet, il est maintenant possible d’accéder à un panel infini de recettes végétaliennes qui respectent les quantités nécessaires au bon développement du corps humain à n’importe quel stade de son existence (femme enceinte, enfant, adolescent et même sportif.ves de haut niveau).
# Le véganisme
Sensibilisés au non-respect du bien-être animal, concernés par les profits associés à sa commercialisation sans parler de votre opinion sur ce la composition du prochain défilé Fendi, vous avez opté pour le véganisme. Autrement dit, vous ne consommez aucun produit d’origine animale : plus de chair ni de sous-produits issus d’animaux dans vos cuisines, plus de vestes en cuir ou de chaussures italiennes dans votre penderie et plus de cosmétiques contenant des graisses animales dans vos salles de bains ! Vous y préférez un mode de vie beaucoup plus éthique. Souvent décriée parce que considérée comme trop extrême, cette pratique pourrait, selon une étude publiée dans la revue PNAS sauver 8 millions de vies d’ici 2050 si tout le monde s’y mettait.